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Pegasus vs Spyrtacus, l’arroseur arrosé ?

« Quoi?? Tu n’as pas WhatsApp?!« 

Eh bien non. Pour des raisons organisationnelles (la multiplication des canaux de communication augmente au moins proportionnellement le risque de déperdition de l’information) aussi bien que de sécurité (Un logiciel espion se cache derrière une fausse application WhatsApp, 01Net).

Mais en fait, là n’est pas vraiment mon sujet. Aujourd’hui, jour de la conférence de sécurité de Munich qui rassemble le gratin de l’espionnage mondial, parlons justement de logiciels espions.

Pas de ceux qui peuvent être détournés à des fins de renseignement (tout bon coureur ou lecteur de l’Equipe saura où je veux en venir), non. Ceux développés spécifiquement à des fins d’interception : Pegasus ou Spyrtacus.

Que des sociétés commerciales puissent travailler à la conception de tels outils n’est pas choquant, en soi. Il y a un cadre, dans tous les pays. En France, par exemple, la Commission R226 – le nom, apparemment cryptique, est juste une référence à l’article du Code Pénal la créant.

Là où les choses sont moins évidentes, c’est lorsque l’on prend en considération le discours public, les actions officielles et… la réalité opérationnelle.

Le discours est à la diabolisation du complexe militaro-industriel israélien, de la « diplomatie du spyware« . Objectif? Ne pas se mettre en porte à faux avec la population.

En parallèle, les législateurs nationaux et européens montent au créneau et sortent le grand jeu… médiatique. Les commissions d’enquête s’enchaînent, les propositions de texte s’amoncellent. Avec peu d’effet concret. Et pour cause, l’intervention de l’UE sur le terrain de la sécurité nationale ne peut être que limitée, la question relevant du domaine réservé des Etats membres.

Et justement, sur le terrain, lesdits Etats membres restent friands des logiciels espions étrangers… et accordent donc des licences à des entités commercialisant des malwares à usage étatique. La Bulgarie serait ainsi la sortie d’un tunnel depuis Israël, un peu comme l’Irlande et le Delaware en matière fiscale.

Mais alors, pourquoi ne pas brandir le drapeau de la souveraineté européenne et acheter uniquement des technologies européennes, comme celles de SIO?

Pardi, acheter à la concurrence n’est-il pas le meilleur moyen d’accéder à ses connaissances ? Le procédé, un classique de l’espionnage industriel.

En clair, et si la pression médiatico-parlementaire était une façon d’encourager les techno-espions à dévoiler leurs cartes?

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