Depuis son retour au pouvoir, dans un contexte géopolitique très différent de celui existant lorsqu’il avait remis les rênes à Joe Biden, les commentateurs sont unanimes : le 47ème Président des Etats Unis craint la Chine, et non pas la Russie. Sans même connaître ses annonces du Liberation Day (H-33 minutes à l’heure où j’écris ces lignes), une chose est probable : sa façon de cloisonner les politiques intérieure et extérieure est trop stricte… pour le plus grand bonheur des universités étrangères.
L’administration Trump, entre climatosceptiques, antivax et chasseurs de gaspillages, a en effet profondément perturbé le monde de la recherche: des programmes arrêtés, des budgets tronqués, des thématiques sacrifiées, et j’en passe. Meilleure illustration de cette remontée de l’obscurantisme scientifique : la co-présidente du groupe 3 du GIEC, sur les politiques climatiques, qui se voit interdite de participer à ses réunions. Au final, 3/4 des chercheurs réfléchiraient à quitter les Etats-Unis.
S’il s’apprête à lancer une guerre commerciale internationale, le chef de l’exécutif américain n’a probablement pas réalisé qu’il venait de servir l’élite de sa recherche nationale, sur un plateau d’argent, à la Chine, et de bronze, à la vieille Europe. Ainsi, l’ambassade de Chine aurait-elle lancé un programme identifiant les chercheurs ostracisés pour leur proposer des postes dans les meilleurs établissements chinois. La France et l’Allemagne, notamment, se seraient portées volontaires – quelle générosité – pour en accueillir d’autres.
Une mauvaise décision interne, directement exploitée à son avantage par ceux que le locataire de la Maison Blanche considère comme son adversaire n° 1 et… la 5ème roue du carrosse… et qui pourrait amener les Etats-Unis à une défaite dans la course aux nouvelles technologies. Good job, si vous me passez l’anglicisme.
Notez que nous autres, européens, ne devrions pas trop rire de la situation. Pour braconner sur nos terres, l’Empire du Milieu exploite… notre réglementation. Prohiber la maltraitance animale – évoquer le bien-être animal provoquerait l’hilarité de ces chasseurs de têtes – dans le cadre de la recherche ? Mais quelle idée saugrenue ! Le cadre applicable à l’IA ? Pas de problème dans un pays où la notation sociale se pratique au quotidien. Mieux, l’ambassade installée dans l’Hexagone aurait instrumentalisé des associations étudiantes afin d’établir une liste d’enseignants-chercheurs, sympathisants ou opposants à la plus ancienne civilisation existante. Le RGPD ? Peu probable qu’il s’applique : ce type de liste ne ressortant pas forcément de la notion de « suivi du comportement« . Et puis, de toute façon, l’ambassade bénéficie de l’immunité diplomatique. Vous avez dit lawfare ? Je dirais… Bien joué…
Sortir un goban parce qu’on croit savoir jouer aux échecs, il fallait oser. Et certains n’attendaient que ça pour encercler la « forme » adverse, plus ou moins discrètement.
Merci à Grok pour son aide à illustrer ce sujet… qu’il connait bien