Vous aurez sans doute remarqué que les médias (sociaux ou traditionnels) bruissent depuis quelques temps du départ de nombreuses personnalités, médias, entreprises, institutions, académiques… de X et de leur arrivée sur Bluesky, Threads ou Mastodon.
Loin de moi de vouloir faire ici la promotion de l’un des trois (même si le premier à ma préférence, le deuxième fut ouvert quasi automatiquement via mon compte Insta et que le troisième me rebute encore devant la diversité des serveurs et donc du choix du bon…).
En ce cas, pourquoi en parler ? Tout simplement car une fois de plus, le vrai sujet est celui-des normes sociales et de leur poids.
Le ciel est-il vraiment plus bleu ailleurs est de fait une question d’actualité. Ainsi, en quittant X pour Bluesky sommes-nous assurés d’un espace d’échange plus policé et moins ouvert aux complotistes, platistes, anti-vax… ?
Rien n’est moins sûr. La nature ayant horreur du vide, il y a de forte chance que ces derniers soient aspirés et ne viennent remplir ces “nouveaux” espaces.
Et c’est là qu’interviennent les notions d’algorithmes, de modérateurs et de modération… et d’entre soi.
Pour la première, vous le savez, les algorithmes sur les réseaux sociaux en poussant vers nous des contenus censés nous plaire, nous enferment dans un monde qui “nous correspond” selon eux.
Les deuxièmes, la modération et les modérateurs, ont l’avantage d’être humain et donc d’être subjectifs (Eh oui, l’objectivité n’est pas un prérequis sur les réseaux sociaux).
Pour le troisième, l’entre soi, voici le vrai sujet pour savoir si le ciel est plus bleu ailleurs.
Savez-vous qu’il existe une fonctionnalité spécifique à Bluesky (en tout cas je ne la connais que sur ce réseau) : les listes de modération.
Cette fonctionnalité est simple et semble pratique à mettre en œuvre.
Vous créez une liste, vous la nommez (certaines listes ont des noms surprenants, voir diffamatoires il me semble) et vous y ajoutez les comptes que vous souhaitez bloquer ou masquer. Jusque-là tout semble normal, vous avez fait votre sélection.
Mais, car il y a un mais, et c’est une particularité par rapport à d’autres réseaux, ces listes sont publiques et accessibles à tous depuis votre profil et chacun peut s’y abonner, bloquer ou masquer tous les comptes y figurant et donc rester “entre-soi”.
Si vous utilisez cette fonctionnalité, vous pouvez vous retrouvez enfermé dans un cadre non pas algorithmique mais humain. Car qui aura le courage de vérifier une liste comportant plusieurs centaines ou milliers de comptes ?
Preuve, une nouvelle fois que l’homme est un animal social (ou politique, au choix) et que les normes, lorsqu’elles lui semblent absentes, peuvent tant lui manquer qu’il en crée ou en accepte de nouvelles.
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