A l’instar de tout bon opérateur économique, je dispose d’un compte sur plusieurs réseaux sociaux. Bah oui, une entreprise, un professionnel absent des réseaux n’existe pas, comme le disait Napoléon.
Comme vous, j’ai été inondé, ces dernières semaines, de Starter Kit et de dessins dans un style Ghibli, en ouvrant ces différents comptes.
De même que vous, peut-être, je vous l’avoue… j’ai cédé. Mais ce n’est pas le sujet.
A l’opposé, certains ont résisté. Un petit village d’irréductibles. Enfin, vous connaissez la chanson.
En bon mouton de Panurge, c’est toujours en ouvrant mes comptes LinkedIn, Twitter et désormais Bluesky, que j’ai ainsi pu le constater. Je n’allais tout de même pas parler à de vraies personnes pour l’apprendre.
Une belle agence de communication – et je n’ai évidemment aucun parti pris !!! – a donc préféré publier la photo d’une équipe souriante, pour la plupart riante (désolé, Laurent)[1] à ces Posca, polypropylène et polyéthylène numériques.
Au fait, au fait.
La réponse à ma question ne me semble évidente ni en communication, ni en stratégie.
S’abstenir de communiquer me semble pouvoir être une stratégie en soi, pour certains opérateurs. Personnellement, je n’ai jamais vu une banque privée faire de la réclame à la télévision ou sur les réseaux sociaux.
Mais pour l’entreprise ou le professionnel lambda, la question est plutôt de savoir comment communiquer pour s’emparer du temps de cerveau disponible. Nul doute qu’il y a beaucoup de travail avant de dénicher « Maurice, tu pousses le bouchon un peu trop loin » ou, bien plus insidieux, la suggestion que le petit déjeuner serait le repas le plus important de la journée[2] ou qu’il faudrait faire 10 000 pas par jour pour être en bonne santé[3]. Bah oui, résultat, nous présentons cela comme une évidence à nos enfants.
Sur ce terrain, ma casquette de juriste m’inciterait à recommander d’être prudent. Dénigrement, diffamation, déloyauté (et j’en passe) pourraient être retenus à l’encontre d’un communicant trop hardi.
(Si j’osais…) je constaterais, avec ma casquette de stratégiste, que parfois la mise en balance du risque juridique, de l’opportunité marketing et de la rémanence du message passé, a conduit des opérateurs économiques à braver la sanction judiciaire[4]. Ou à faire croire qu’ils la bravaient, comme les enseignes de bricolage réclamant l’ouverture de leurs magasins le dimanche.
Quant à « faire comme », difficile d’arrêter une stratégie juridique équanime.
Sur le plan défensif, autant vous le dire tout de suite, cela n’écarte en aucun cas la sanction. Ce n’est pas juste, mais Dura lex, sed lex.
Sur le plan offensif, la différenciation, adossée à une défense rupture du type « Non, mais interdire aux volontaires de travailler le 1er mai, c’est idiot », s’analyse plus comme un pari – difficile de s’en relever – que comme un risque – après la pluie, le beau temps. Souvent, les moutons ont la meilleure solution cindynique. Mais souvent, les entreprises les plus performantes ont osé.
Je vous entends déjà : « Rahhh. Il est sympa l’Pierrot, mais comment fait-on ? »
Bienvenue dans le NORMINT, vous répondrais-je avec une pointe d’ironie.
[1] https://bsky.app/profile/lauma-com.bsky.social/post/3lmwdid5ip22b.
[2] https://strongmobility.eu/nutrition/le-petit-dejeuner/
[3] https://santedefaire.fr/marcher-pour-sa-sante-marcher-10000-pas-par-jour-vraiment/
[4] https://fr.wikipedia.org/wiki/Bagelstein
PS: Merci à chatGPT pour son aide sur l’illustration.